Par Agnieszka BALANDARD, Lycée Camille Claudel, Palaiseau
Objectifs / Modalités
1.Rassurer les élèves pour les amener à s’exprimer.
2.Les aider à cerner leurs lacunes.
3.Impliquer l’ensemble du groupe dans une activité qui concerne quelques individus.
Modalités :
ETAPE 1 :
Choix de deux / trois élèves évaluateurs (éviter les liens d’amitiés trop forts qui nuiraient à l’objectivité).
ETAPE 2 :
Distribution des grilles aux élèves qui évaluent. Cette grille correspond à celle du professeur (voir ci-dessous), mais elle est « traduite » en langage des élèves pour qu’elle soit facile à comprendre e à utiliser (la grille suivante). Elle possède également une partie « conseil » qui doit permettre aux élèves interrogés de progresser.
Les élèves qui ont participé | Oui | Non | Conseils |
Ont-ils eu besoin d’aide ? | |||
Ont-ils su utiliser les expressions utiles dans cette situation ? | |||
Ont-ils réussi à
– se faire comprendre – obtenir ce qu’ils voulaient (convaincre, démontrer…) |
Le professeur évalue en utilisant la grille suivante :
10 | 20 | 30 | 40 | 50 | 60 | 70 | 80 | 90 | 100 | |
Autonomie | ||||||||||
Compétence socio-linguistique
Maîtrise des codes de communication |
||||||||||
Compétences pragmatiques
Cohérence Demander / donner des informations |
NOTE :
Cette grille permet d’évaluer les performances de l’élève en terme de « pourcentage » de réussite. Nous pouvons donc annoncer à l’élève interrogé qu’il a réussi son exercice par exemple à 60% sans lui attribuer une note. Dans ce cas-là nous sommes dans l’évaluation progressive qui peut être considérée comme un exercice, comme une prise de conscience. Cependant, nous pouvons aussi lui attribuer une note en faisant la moyenne des pourcentages.
ETAPE 3 :
Choix des élèves qui vont s’exprimer (souvent volontaires).
ETAPE 4 :
Mise en pratique de l’activité.
Exemple d’une activité - Production orale en interaction
Classe divisée en deux groupes ou en binôme.
Pour rassurer les élèves et leur faire comprendre ce que l’on attend précisément d’eux, nous leur donnons les consignes d’abord en français, puis en italien.
Le premier élève (l’élève A) aura la fiche avec l’image et le nom de la ville. L’élève B n’aura que le nom de la ville.
– ELEVE A*à PERUGIA
– ELEVE B à TRIESTE
– ELEVE A* à VENEZIA
– ELEVE B à SIRACUSA
* (Les images sont disponibles en téléchargement à la fin de l’article.)
Consigne : siete insieme dovete lavorare insieme. Immaginate di stare al telefono. Uno di voi (quello che abita a Siracusa, per esempio) deve andare a Venezia. Chiama dunque il suo amico per sapere che tempo fa e che cosa deve portare con lui.
– Senti arrivo domani, che tempo fa ?
– Come devo vestirmi ? Che cosa devo portarmi ?
– E da te, che tempo fa ?
Conseil : Cette activité prend environ 3 minutes par binôme. Les élèves n’ont pas de temps de préparation et d’habitude ils acceptent cette règle de jeu. Il est conseillé de faire passer sur la même activité deux, trois binômes pour que le temps d’interrogation ne dépasse pas 10 minutes.
ETAPE 5
Ramassage des grilles et commentaire en commençant par la grille des élèves. Elle est souvent beaucoup plus claire et beaucoup plus importante pour les élèves interrogés que la nôtre. Ceci étant dit, le professeur module, apporte quelques précisions, ajoute des conseils et donne la note, s’il le souhaite. Nous avons constaté que les distorsions entre la grille de professeur et celle des élèves sont très rares.
Résultats / Effets (sur l’apprentissage)
1.Lors de cette activité les élèves prennent conscience de la mobilisation nécessaire de ce qui a été appris en classe (de la fonction même des compétences linguistiques, de leur apprentissage). Ils prennent conscience de la nécessité de connaître (le vocabulaire, la grammaire, etc.).
2.Dans la composition des binômes, nous avons remarqué le phénomène d’entraînement vers le haut. Un élève « moyen » mettra à l’aise un élève avec plus de difficultés.
3.Les élèves interrogés et évalués de cette manière sont rassurés par le fait de constater qu’ils savent faire quelques choses, qu’ils possèdent un savoir faire, même lorsqu’ils ont des lacunes.
4.L’interrogation orale en interaction n’est plus « une corvée », mais elle devient une sorte de défi et de jeu. En effet, les élèves sont souvent volontaires et confiants. Ils demandent à être réinterrogés pour améliorer leur performance.
5.Nous avons également remarqué une empathie envers les élèves interrogés. Souvent d’autres élèves se mettent à la place de leurs camarades et cherchent les mots sur lesquels ils trébuchent. Ils les corrigent aussi. Tout le monde se sent concerné par cet exercice qui est perçu (surtout en collège) comme un jeu.